la pièce

LES MUSES ORPHELINES

de Michel-Marc BOUCHARD

(version pour la scène française de Noelle Renaude)

Création : avril 2000

lesmuses afficheL’AUTEUR :
Michel Marc Bouchard est né à en 1958 au Lac Saint Jean, Québec. Il termine son baccalauréat en théâtre à l’université d’Ottawa en 1980. Il a enseigné à l’Université du Québec à Montréal et à Chicoutimi ainsi qu’à l’Université d’Ottawa. De 1988 à 1990, il a été directeur artistique du Théâtre du Trillium à Ottawa. En 1993, il était président du Centre des auteurs dramatiques du Québec et vice-président du Centre du Théâtre d’aujourd’hui.
Auteur d’une vingtaine de pièces, toutes créées au théâtre, lui vaudront la reconnaissance du public et de la presse en Amérique et en Europe. Il a reçu de nombreux prix pour ses pièces.

LA PIECE :
Michel Marc Bouchard a reçu pour Les muses orphelines, créée en 1988, le Prix d’excellence littéraire du Journal de Montréal et le prix du Cercle des critiques de l’Outaouais. En 1999, il a reçu, pour cette pièce, le Chalmers Canadian Play Award et un projet de film est en question.
Quatre sœurs et frère se réunissent dans la maison, berceau familial, à l’occasion de Pâques pour accueillir leur maman, absente pour raison officielle d’abandon depuis vingt ans. La préparation à ce retour fait, violemment par défaut, réapparaître comme une immanquable résurgence, les profondes traces psychologiques et irréversibles altérations émotionnelles conséquentes à cette fuite et son climat générateur, à cette absence et à sa cause.
Ces jeunes et délicates personnalités d’alors, en devenir, fauchées en pleine construction, n’ont point eu de cesse, dans l’espace de ces deux décennies, de penser à panser leurs plaies, mal cicatrisées, chacun s’efforçant déjà à rejoindre son refuge à peine qu’il en sort.
L’environnement contextuel de cette histoire revêt l’irrecevable expression de tout fondamentalisme spirituel (et donc étriqué), comme une charge en filigrane.
Un questionnement sans censure, sans véritable réponse sur la plus grande fatalité de notre existence : notre famille, notre genèse est celui auquel nous invite Michel Marc Bouchard, auteur qui, par sa très haute dimension poétique a touché très fort, un peu avant vous, le Théâtre des Anneaux.

LA RESONANCE :
De l’absolu nécessité de la Mère en tant que matrice identifiante (référent), genèse d’une personnalité ? Des conséquences d’un silence ? De la possible réversibilité ou chronicité des ravages creusés par une absence et son corollaire de cause ? Quand le sacro-saint lien de sang peut se révéler être un infaillible accélérateur de haine confuse et aliénante ? De la responsabilité voire culpabilité des acteurs de l’intolérance organisée, en l’occurrence ?

LE TRAITEMENT :
La scénographie procède d’une mise en scène expressionniste et plus suggestive que réaliste ou naturaliste. La gamme du traitement artistique étend ses langages dans un souci de mieux et plus dire. Ainsi, plusieurs modes de lecture, plusieurs textes sont proposés au spectateur dont les mots sont produits par le langage vocal, le corps, les sons, la musique, la lumière, les couleurs, l’odeur. Le décor et les accessoires sont une autre tentative de traduction de cette pièce ou d’un de ses moments forts, cristallisant le sens sous ses formes spécifiques…

Christian Touzé