Max Richter, né le 22 mars 1966 à Hamelin en Allemagne, est un musicien et compositeur germano-britannique de musique classique et électronique contemporaine, rattaché au mouvement post-minimaliste. 1Artiste multi récompensé, Max Richter est un des compositeurs contemporains les plus importants de ces vingt dernières années. A mi-chemin entre musiques classique, électronique et expérimentale, ses œuvres traversent le monde dans les salles de concert et de cinéma.
Issu d’une famille allemande installée en Angleterre, Max Richter développe dès l’enfance un intérêt croissant pour la musique et son langage. Fasciné par un disque d’œuvres de Jean-Sébastien Bach à l’âge de quatre ans, il découvre plus tard les chansons des Beatles qui marquent fortement son environnement sonore. A dix-huit ans, il entame sa formation à l’Université d’Edimbourg, où il étudie le piano et la composition, avant de rejoindre la Royal Academy of Music de Londres. Il reçoit par ailleurs l’enseignement du compositeur Luciano Berio à Florence.
Après ses années d’études, Max Richter fonde avec cinq autres pianistes l’ensemble Piano Circus. Le groupe, initialement constitué autour de l’œuvre Six Pianos de Steve Reich, ne tarde pas à se spécialiser dans la création d’œuvres contemporaines, dont celles d’Arvo Pärt, Brian Eno, Julia Wolfe et Philip Glass, entre autres. De cette collaboration naissent cinq disques sur le label Decca. A cette époque, Max Richter participe à la réalisation de l’album Dead Cities du duo de musique électronique britannique The Future Sound of London. Il travaille également à la composition et au mixage de leur album The Isness, sorti en 2002. Cette même année, il sort son premier album studio Memoryhouse, interprété par l’orchestre philharmonique de la BBC, dans lequel on découvre un style caractéristique de compositeur, minimaliste, solennel et sensible. Mais c’est le morceau On the Nature of Daylight, issu de l’album The Blue Notebooks, qui lui permet d’asseoir sa notoriété. Repris de nombreuses fois au cinéma (Shutter Island de Martin Scorsese, Premier Contact de Denis Villeneuve), le titre demeure aujourd’hui son œuvre la plus célèbre.
Très apprécié pour le caractère cinématographique de sa musique, Max Richter est sollicité pour composer de nombreuses bandes originales de films et de séries, comme celles de Valse avec Bachir (Ari Folman), Elle S’appelait Sarah (Gilles Paquet-Brenner), Impardonnables (André Téchiné), The Lunchbox (Ritesh Batra), La French (Cédric Jiménez), Miss Sloane (Jessica Chastain) et Black Mirror (Charlie Brooker) et The Leftovers (Damon Lindelof et Tom Perrotta).
Tout aussi influencées par la musique classique que par des genres plus modernes et expérimentaux, ses œuvres sont présentées dans des salles aussi différentes que le Royal Albert Hall de Londres, la Philharmonie de Paris, ou le Berghain à Berlin. La Deutsche Grammophon lui a permis de concrétiser son projet de revisite des Quatre Saisons de Vivaldi, donnant lieu à un disque sorti en 2012.
Composer est pour moi comme un trouble obsessionnel compulsif, dans le sens où je le fais tout le temps. Mon défi principal est de rester vrai envers le matériau et de le suivre où qu’il me mène, un peu comme dans un processus de découverte archéologique. J’essaie de rester toujours ouvert à ce que le matériau peut donner. 2
En termes d’esthétique, Max Richter est souvent rattaché à deux styles musicaux : le post-minimalisme et le néo-classicisme (ou post-classicisme). Du premier, il reprend les figures répétitives et les structures simples auxquelles il ajoute un aspect expressif et parfois émotionnel qui n’existait pas dans les premiers chefs-d’œuvre minimalistes. Le second est plus difficile à définir : le concept néo-classique consiste fondamentalement en l’utilisation de sources du passé sur la base de la tonalité. À la fois sérieux et humoristique, Richter se revendique du post-classicisme à propos de son langage : d’un côté il écrit sur papier et utilise à la fois des instruments acoustiques et orchestraux, de l’autre il crée en studio d’enregistrement à l’aide d’outils électroniques, d’ordinateurs et de synthétiseurs.
Trois caractéristiques sont manifestes dans le style de Richter :
- Le syncrétisme: couvrant un large éventail de styles, son langage est le résultat de son amour pour le classique et pour la musique électronique. Perceptible dans Memoryhouse (2002) où divers groupes instrumentaux sont utilisés (instrument solo, formation de chambre, formation orchestrale), ce style sera abandonné dans l’album Infra (2010) où il se détache de la référence aux musiques classiques.
- Le caractère « documentaire »: avec la musique, il explore des histoires aussi bien réelles qu’imaginaires. Cet élément poétique lié à l’image restera présent dans plusieurs de ses œuvres – The Blue Notebooks (2004), Postcards in Full Colour (2008) – comme une stratégie de communication.
- La simplification du contenu et l’exploration des micro-formes avec une combinaison de styles: ces éléments sont évidents dans l’album Songs from Before (2006). 3
1 Source Wikipédia
2 Source site France Musique
3 Source site Philarmonie de Paris à la demande